Dès sa création en 2002, la Fondation Althea a choisi d’axer son intervention sur l’accès à la santé oculaire pour les personnes en situation de précarité, et ayant un accès difficile aux infrastructures proposant ce type de soins.
La Fondation réalise ainsi des campagnes de soins oculaires (optiques et ophtalmologiques) en milieu rural pour permettre aux populations défavorisées une meilleure réinsertion sociale par la santé. Les missions sont menées grâce à l’engagement et au dévouement d’ophtalmologues, d’opticiens, orthoptistes et d’infirmiers marocains ou étrangers, tous bénévoles.
Les actions de la fondation Althea dans la santé oculaire consistent en :
- Des opérations chirurgicales gratuites de l’œil pour les personnes démunies issues de milieu rural : cataracte, glaucome, trachome et autres maladies cécitantes
- Des campagnes de dépistage des déficiences visuelles et d’équipement gratuit en lunettes de vue en faveur des écoliers de 3 à 12 ans, issus de milieu rural défavorisé
- La sensibilisation des bénéficiaires indirects du projet (enseignants, personnels de santé locaux (infirmiers des centres de santé ruraux), parents) à l’importance de l’hygiène oculaire et au dépistage des déficiences visuelles. Un volet de sensibilisation sur l’alimentation pour une bonne vision devrait être inclus en 2016/2017
Un partenariat de longue date avec le ministère de la Santé, et le ministère de l’Education
Au Maroc, les actions d’Althea dans la santé oculaire s’inscrivent dans le cadre de deux conventions de partenariat avec le ministère de la Santé du Maroc : une première convention, signée en 2007 et relative aux prestations ophtalmologiques, chirurgicales ou non.
Une seconde convention de partenariat, concernant le domaine de la santé scolaire et universitaire, a été signée en 2013 entre la Fondation Althea et le ministère de la Santé du Maroc.
Pourquoi faire de la correction des déficiences visuelles une priorité ?
Selon le Plan d’action mondial 2014-2019 pour la Santé oculaire Universelle publié par l’OMS en 2013, les troubles de réfraction non corrigés représentent, avec la cataracte, l’une des deux 1ère cause de malvoyance et la 2ème cause de cécité par ordre d’importance dans le monde. Au niveau mondial, on estime à 19 millions le nombre d’enfants présentant une déficience visuelle, dont 12 millions souffriraient d’une déficience due à des défauts de réfraction qui pourraient être facilement diagnostiqués et corrigés. Près de 90% des personnes qui présentent une déficience visuelle vivent dans des pays à faible revenus, dont fait partie le Maroc.
La déficience visuelle : entrave au développement socio-économique d’un pays
Dans la vie courante, les problèmes de réfraction nuisent aux résultats scolaires des enfants. A termes, une mauvaise vision diminue les chances d’occuper plus tard un emploi. Car sans correction visuelle appropriée, l’enfant risque l’abandon scolaire mais surtout la perte visuelle, ce qui représente une véritable entrave à son futur épanouissement personnel, ainsi qu’au développement socio-économique du pays. Aujourd’hui encore, au Maroc, dans certaines régions défavorisées, des milliers d’enfants n’ont pas accès aux soins oculaires de base.
Les parents, n’ayant pas été sensibilisés aux déficiences visuelles, détectent rarement les problèmes de vue de leur enfant (défaut de réfraction, amblyopie…) ou bien souvent, sous estiment l’importance d’une prise en charge. Pourtant, il est prouvé que corriger la vue par des lunettes adaptées est aujourd’hui l’intervention la plus rentable en termes de soins ophtalmologiques.
L’un des objectifs de la fondation est donc de permettre aux enfants issus de milieu défavorisé d’améliorer leurs capacités d’apprentissage et leurs chances de réussite scolaire à travers un équipement en lunettes de vue approprié. Althea a commencé en 2005, grâce à l’équipe de bénévoles de son antenne en France et plus récemment grâce à son antenne au Maroc, à organiser des campagnes optiques mobiles annuelles sur tout le territoire marocain, dans les zones souffrant d’un important retard d’infrastructures et de ressources humaines en matière de santé.
Pour mener à bien ses actions, Althea s’est dotée en 2006 d’une unité mobile, véritable cabinet ophtalmologique équipé de tout le matériel nécessaire pour les examens et d’un atelier de montage, qui lui permet de réaliser les lunettes des enfants sur place. L’objectif de la fondation est de se doter d’une seconde caravane optique mobile à court terme, puis d’équiper des centres optiques et ophtalmologiques dans diverses régions du Maroc, en s’adossant à des structures de santé déjà existantes.
La cataracte, un fléau évitable
La cataracte, ou l’opacité congénitale ou acquise du cristallin, est un processus normal de dégénérescence de la vision lié à l’âge et au vieillissement. Elle est la première cause de cécité dans le monde car, si elle n’est pas soignée, le patient perd à terme l’usage de son œil. Au Maroc, où la cataracte est également la première cause de cécité, on dénombre pas moins de 130.000 candidats à la chirurgie de la cataracte chaque année, la majorité habitant en milieu rural.
Parmi les facteurs de risque figurent les conditions climatiques et l’alimentation (beaucoup de soleil, chaleur qui assèche l’œil, carences en certaines vitamines). En outre, la difficulté d’accès aux soins pour beaucoup de personnes touchées a pour conséquence l’augmentation des cas de cataractes matures, plus difficiles à opérer : avec le temps, le cristallin devient totalement opaque, très dur et plus difficile à extraire. Il est pourtant facile de guérir la cataracte si l’on s’y prend à temps : la maladie nécessite une intervention chirurgicale rapide pour remplacer le cristallin opacifié par un implant intraoculaire (l’opération dure une vingtaine de minutes). Le coût de l’opération (650 euros environ au Maroc), l’éloignement géographique des centres de centres de santé offrant ce type d’opérations renforce malheureusement les inégalités sur le territoire marocain en termes d’accès aux soins de santé.
Pour lutter contre la cécité évitable au Maroc, le ministère de la Santé du Maroc (le Service d’épidémiologie) et la fondation Althea ont signé une convention de partenariat en 2007. A travers ce partenariat avec , la fondation Althea participe à la lutte contre la cataracte, une lutte pour la vue, et s’est fixée pour objectif de réaliser chaque année au moins 1000 opérations gratuites de la cataracte au profit des plus démunis.
Quelques chiffres…
– Jusqu’à 150 élèves équipés gratuitement en lunettes de vue par campagne